Des ONG demandent que l’aide humanitaire soit exemptée des sanctions imposées contre le Mali

Des Maliens protestent contre la présence militaire de la France au Mali lors du 60e anniversaire de l’indépendance du Mali à Bamako, au Mali, le 22 septembre 2020. EPA-EFE/H.DIAKITE [EPA-EFE/H.DIAKITE]

Un groupe d’ONG a exhorté l’UE et la communauté internationale à exempter l’aide humanitaire des sanctions imposées au gouvernement militaire du Mali, en prévenant que 1,2 million de Maliens sont confrontés à une crise alimentaire.

Dans une déclaration publiée mercredi (19 janvier), les 13 principales organisations, dont l’International Rescue Committee et Oxfam, ont indiqué qu’étant donné que 7,5 millions de Maliens, soit plus d’un tiers de la population, ont besoin d’une aide humanitaire, l’UE et les autres acteurs doivent exempter l’aide humanitaire des sanctions. En outre, tout processus administratif connexe doit être clarifié de toute urgence afin de protéger la réponse humanitaire au Mali.

Ils ont ajouté que les acteurs humanitaires doivent avoir un accès sans entrave au transport de nourriture et de médicaments et des garanties qu’ils peuvent transférer des fonds dans le pays sans violer les sanctions.

La semaine dernière, le représentant de la politique extérieure l’UE, Josep Borrell, et la ministre française des Armées, Florence Parly, ont déclaré qu’ils suivraient l’exemple de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et imposeraient des sanctions contre le gouvernement du colonel Assimi Goïta à l’issue d’une réunion des ministres de la Défense de l’UE à Brest.

M. Borrell a ajouté qu’il n’y avait «  aucun signe de progrès de la part des autorités [maliennes]  ».

La junte du colonel Goïta a recruté le groupe mercenaire russe Wagner, qui entretient des liens étroits avec le Kremlin, pour aider à former et à assister l’armée malienne, ce qui a incité la France et l’UE à menacer de retirer les troupes de leur mission de défense et de sécurité. Mais c’est la décision de la junte d’annuler les élections prévues en février qui a incité l’UE à suspendre son soutien budgétaire direct au Mali.

Au début du mois, la CEDEAO a également convenu d’une série de restrictions à l’encontre du Mali, notamment la suspension des transactions financières.

M. Borrell et Mme Parly ont également averti que la mission de sécurité et de défense de l’UE contre le djihad dans la région du Sahel, l’opération Barkhane et son successeur potentiel, Takouba, risquaient d’être liquidées. M. Borrell a déclaré que «  nous voulons rester engagés au Mali, nous voulons rester engagés au Sahel, mais cela ne doit pas se faire à n’importe quel prix  ».

«  Bien que plus d’un tiers de la population du pays dépende de l’aide humanitaire, les organisations travaillant au Mali sont déjà confrontées à de graves contraintes d’accès  », a déclaré Franck Vannetelle, directeur national de l’International Rescue Committee au Mali.

«  Il est impératif que la communauté internationale continue de répondre aux besoins urgents de la population et que toute nouvelle sanction soit assortie d’exemptions humanitaires concrètes. Celles-ci doivent être contrôlées et appliquées, sinon les personnes les plus vulnérables au Mali en paieront le prix  », a-t-il ajouté.

Inscrivez-vous à notre newsletter

S'inscrire