Kazakhstan : vers une amélioration du bilan sur les droits de l’homme

Le président kazakh Kassym-Jomart Tokayev. [Twitter account of Kassym-Jomart Tokayev]

Le président kazakh Kassym-Jomart Tokayev a signé un décret portant diverses mesures pour la République du Kazakhstan en matière de droits de l’homme. D’après lui, il s’agit là d’une étape importante pour la modernisation politique du pays.

Parallèlement au façonnement de sa nation à la suite de la chute de l’Union soviétique, le Kazakhstan a suivi la voie de la démocratisation contrôlée, que le président Kassym-Jomart Tokayev n’a cessé d’affiner depuis son entrée en fonction en mars 2019.

« L’étape clé pour la modernisation politique [du pays] consiste à prendre des mesures concrètes dans le domaine des droits de l’homme. Un décret à cet effet a été signé aujourd’hui. Désormais, il a été demandé au gouvernement qu’il adopte un Plan d’action d’urgence pour sa mise en œuvre », a tweeté M. Tokayev jeudi (10 juin).

En février, le Parlement européen a adopté une résolution critiquant le Kazakhstan et son bilan en matière de droits de l’homme soulignant non seulement la détresse des minorités ethniques, des femmes et de la communauté LGBT, mais également les actes de répression vis-à-vis des groupes de la société civile et des militants demandant la libération de prisonniers politiques.

L'UE pourrait s'éloigner du Kazakhstan en raison d'une résolution "maladroite"

La résolution proposée par le Parlement européen le 11 février 2021 au sujet de la situation humanitaire au Kazakhstan est « maladroite », a fait savoir le député européen Ivo Hristov (S&D) mercredi (3 mars) dans un entretien avec Euractiv.

Selon plusieurs représentants kazakhs, ces critiques sont injustes et l’UE ne devrait pas ignorer ou freiner les efforts du pays pour améliorer sa situation sur le plan du respect des droits de l’homme.

Le décret inclut des mesures visant à étoffer la coopération avec le Conseil des droits de l’homme des Nations unies et à renforcer la protection de victimes de traite des êtres humains ainsi que des personnes souffrant d’un handicap.

Parmi les priorités figurent des actions pour mettre un terme à la discrimination envers les femmes et stimuler les libertés d’association, d’expression, d’être et l’ordre public.

Le plan a aussi comme objectif d’améliorer l’efficacité des interactions entre les organisations non gouvernementales (ONG). De même, il entend renforcer la place des droits de l’homme dans le système judiciaire afin d’enrayer la torture et les mauvais traitements des prisonniers.

Sur sa chaîne Telegram, le conseiller du président Erlan Karin a fait un tour d’horizon des précédentes réformes sur les droits de l’homme mises sur pied par M. Tokayev, y compris l’abolition de la peine de mort en 2019.

À cette occasion, il a aussi appuyé que les réunions sur l’état de la nation – orchestrées avec le Conseil national de la confiance publique – mettaient constamment l’accent sur le cyberharcèlement, la traite d’êtres humains, la torture, la mauvaise conduite du personnel pénitentiaire et la discrimination de genre.

« La mise en œuvre de toutes les dispositions inscrites dans le décret donnera l’élan pour une modernisation globale du bilan des droits de l’homme. Nous franchirons ainsi la prochaine étape vers le façonnement d’un État équitable et progressiste », a fait savoir M. Karin auprès d’Astana Times.

Entretemps, la présidente de la Fondation « une charte pour les droits de l’homme », Zhemis Turmagambetova, a déclaré au quotidien que le décret offrait l’occasion de transformer le caractère abstrait de la problématique des droits de l’homme en une question pratique présentant des réponses efficaces.

D’après celle-ci, le système législatif actuel du Kazakhstan nécessite une modernisation et des réformes pour le rendre plus structuré.

« Il incombe maintenant au gouvernement d’élaborer des stratégies pour la mise en œuvre du décret. Le gouvernement se doit d’être attentif et réactif », a-t-elle indiqué, ajoutant que l’État devrait impliquer la société civile et les experts internationaux dans la création d’un « partenariat constructif ».

En outre, tout élan visant à stimuler la situation des droits de l’homme dans le pays pourrait s’avérer bénéfique sur le plan économique, a noté Usen Suleimen, ambassadeur extraordinaire pour les droits de l’homme au sein du ministère kazakh des Affaires étrangères. En effet, un environnement économique plus stable et à moindre risque permettrait d’attirer les investisseurs étrangers.

« Les actions lancées par le président représentent une décision stratégique cruciale pour renforcer le développement économique du pays. Nous pouvons nous attendre à ce que les relations avec l’Europe, l’Amérique et l’Asie se renforcent, entraînant ainsi la création d’une économie régionale puissante », a déclaré M. Suleimen au Astana Times.

« Toutefois, tout cela dépend de l’introduction du plan d’action et du dialogue avec la société civile », a-t-il renchéri.

Le décret est entré en vigueur à la suite de sa signature et son instauration sera contrôlée et assurée par l’administration du président. Les résultats du plan d’action devraient faire l’objet de discussions annuelles, la première évaluation devant avoir lieu le 25 janvier 2022.

Le Kazakhstan lance QazVac, son propre vaccin contre la Covid-19

Le Kazakhstan a rejoint le nombre restreint de pays qui ont produit et mis à disposition leur propre vaccin Covid-19. Le président Kassym-Jomart Tokayev a tweeté vendredi (23 avril) que le premier lot de vaccin QazVac avait été expédié dans plusieurs régions du pays.

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