Vers une élimination de l’hépatite d’ici à 2030, le chemin est encore long

En 2015, les Nations unies ont adopté les objectifs de développement durable pour 2030. L’un des objectifs est de « mettre fin aux épidémies de sida, de tuberculose, de paludisme et de maladies tropicales négligées et de combattre l’hépatite, les maladies transmises par l’eau et les autres maladies transmissibles ». [EPA-EFE/Matteo Corner]

Les pays du monde entier se sont donnés pour mission d’éliminer l’hépatite virale en tant que menace majeure pour la santé publique d’ici à 2030. Mais, l’Organisation mondiale de la santé a prévenu que, malgré les progrès accomplis ces dernières années, « le chemin à parcourir est encore long ».

« La Journée mondiale de l’hépatite est l’occasion de renouveler notre appel mondial à éliminer l’hépatite en tant que menace pour la santé publique d’ici à 2030. Nous avons fait des progrès, mais le chemin à parcourir est encore long », a déclaré le directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’un événement virtuel marquant la Journée mondiale de l’hépatite, mercredi 28 juillet.

En 2015, les Nations unies ont adopté les objectifs de développement durable pour 2030. L’un des objectifs est de « mettre fin aux épidémies de sida, de tuberculose, de paludisme et de maladies tropicales négligées et de combattre l’hépatite, les maladies transmises par l’eau et les autres maladies transmissibles ».

Cet objectif a été appuyé en 2016, lorsque la 69e Assemblée mondiale de la santé a approuvé la première stratégie mondiale du secteur de la santé pour l’hépatite virale, avec pour objectif de réduire les nouvelles infections par l’hépatite B et C de 90 % et les décès de 65 % entre 2016 et 2030.

« Nous disposons des outils nécessaires pour atteindre ces objectifs. Mais seulement si tous les pays s’engagent à faire en sorte que toutes les personnes y aient accès », a fait savoir le directeur de l’OMS.

Meg Doherty, directrice des programmes mondiaux de l’OMS sur le VIH, les hépatites et les IST, a indiqué que « si nous voulons atteindre cet objectif, nous devons vraiment mettre en place des actions plus offensives au niveau des pays ».

Nombre de nouveaux cas d’hépatites B et C et mortalité, prévalence d’hépatite B chez les enfants de moins de 5 ans

Les pays de l’UE doivent faire leur part

Un rapport du Centre européen de contrôle des maladies, fondé sur les données des pays de l’UE et de l’EEE, publié l’année dernière, révèle que l’UE doit également intensifier ses efforts, faute de quoi les objectifs de 2030 ne seront pas atteints.

Pour commencer, les pays doivent intensifier la prévention primaire, la mise en œuvre des programmes universels de vaccination des enfants contre le virus de l’hépatite B n’étant pas optimale, de même que les mesures de réduction des risques visant à prévenir la transmission parmi les consommateurs de drogues par intraveineuse.

De plus, les tests et les diagnostics de l’hépatite doivent être plus accessibles, afin que les personnes puissent être diagnostiquées en temps utile et recevoir un traitement essentiel. Le rapport dévoile qu’une forte proportion de personnes infectées par les hépatites B et C ne sont pas diagnostiquées et ne reçoivent pas de traitements antiviraux très efficaces.

« Nous avons beaucoup de travail à faire non seulement en matière de dépistage […], mais aussi pour garantir que toute personne dépistée reçoive un traitement adéquat », a souligné Mme Doherty.

Enfin, l’ECDC a souligné que les systèmes de surveillance des pays doivent être améliorés en fournissant des ressources adéquates pour l’information sur la santé publique ainsi qu’une plus grande collaboration entre les organismes cliniques et de santé publique.

Dans l’UE et l’Espace économique européen, près de 5 millions de personnes vivent avec une infection chronique par le virus de l’hépatite B, et près de 4 millions avec une infection chronique par le virus de l’hépatite C. En outre, l’on dénombre chaque année environ 64 000 décès dus au cancer du foie, à la cirrhose ou à d’autres maladies chroniques du foie qui peuvent être attribuées aux virus des hépatites B et C.

Selon les rapports épidémiologiques annuels de l’ECDC sur l’hépatite B et l’hépatite C, la région a connu un déclin continu des cas d’hépatite B aiguë, qui peut être largement attribué à l’impact de la vaccination contre le VHB dans la région.

[Post-édité par Anne Damiani]

Inscrivez-vous à notre newsletter

S'inscrire