Quel candidat à la chancellerie pour les Verts allemands ?

Le parti allemand de centre gauche, dont les sondages prédisent qu’il pourrait entrer au gouvernement plus tard dans l’année, a déclaré mercredi (7 avril) qu’il choisirait soit Annalena Baerbock ou Robert Habeck en tant que candidat chancelier. [EPA-EFE/FILIP SINGER]

Les Verts allemands décideront plus tard ce mois-ci qui de leurs deux coprésidents deviendra candidat à la chancellerie dans le but de succéder à Angela Merkel en septembre prochain.

Le parti allemand de centre gauche, dont les sondages prédisent qu’il pourrait entrer au gouvernement plus tard dans l’année, a déclaré mercredi (7 avril) qu’il choisirait Annalena Baerbock ou Robert Habeck en tant que candidat chancelier. Même si l’annonce devrait être formulée le 19 avril, il faudra attendre mi-juin pour une approbation définitive.

Les deux leaders ont certes exprimé leur volonté de mener le parti en campagne électorale, mais ils ont répété qu’ils trouveraient un consensus entre eux avant tout. Les sondages serrés portent à croire que M. Baerbock est le favori parmi les électeurs.

La décision imminente des Verts fait suite à des mois de sondages d’opinion très favorables. S’établissant actuellement à 22 % dans l’ensemble du pays, le parti talonne désormais l’Union conservatrice (CDU/CSU) au pouvoir.

Lancement de la super année électorale en Allemagne, la CDU renvoyée au vestiaire

La super année électorale ne pouvait plus mal commencer pour l’Union (CDU/CSU) : le parti au pouvoir a essuyé des défaites historiques à la suite de deux élections régionales. Le chef conservateur Armin Laschet est désormais sous pression.

Si ce taux venait à se confirmer dans les scrutins, les Verts allemands seraient alors en bonne posture pour entrer au gouvernement en septembre, soit en tant que partenaire junior de coalition avec les conservateurs (CDU/CSU), soit en tant que partenaire des sociaux-démocrates (SPD) et des libéraux (FDP) dans une toute nouvelle coalition.

Ces résultats honorables s’expliquent par le déclin de popularité du parti d’Angela Merkel en raison de sa gestion de la pandémie de Covid-19. Selon les chiffres actuels, les chrétiens-démocrates (CDU) et l’Union chrétienne sociale (CSU) remportaient ensemble 27 % du suffrage, contre 35 % en janvier.

Outre la frustration des électeurs face à la lenteur du processus vaccinal et la troisième vague de Covid-19, la colère des partisans conservateurs est également liée au « scandale des masques ». Pour rappel : des députés de l’Union ont été accusés d’avoir touché des commissions sur des contrats d’achats de masques au début de la pandémie de Covid-19.

L’affaire a fortement fragilisé la CDU/CSU, pourtant dominante sur la scène politique allemande depuis des décennies. Dans ce contexte, le parti au pouvoir n’a toujours pas annoncé son candidat à la chancellerie. Qui du leader de la CDU Armin Laschet ou du chef de la CSU Markus Söder l’emportera ?

Bien que la position d’Armin Laschet s’aligne sur celle d’Angela Merkel et garantisse sans doute une certaine continuité, Markus Söder n’est pas sans reste. En effet, le ministre-président bavarois, dont la cote de popularité suit celle de Mme Merkel, est perçu comme un candidat solide auprès de l’électorat.

Par ailleurs, la mauvaise gestion de la pandémie sape aussi la confiance que les électeurs portent au SPD, partenaire de coalition de la CDU/CSU à l’échelle nationale. Le parti, qui a nommé le ministre des Finances Olaf Scholz comme candidat chancelier, fait gris mine avec 16 % du scrutin seulement.

Le parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD) est aussi dans une mauvaise passe, récoltant 11 % des intentions de vote dans les sondages, contre 19 % en septembre 2018.

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