Agriculture durable : les pays de l’UE réclament des études d’impact

Réunis lundi 19 octobre à Luxembourg, les ministres de l'agriculture de l'UE ont soutenu à l'unanimité certaines dispositions destinées à assurer la disponibilité de denrées alimentaires « en quantité suffisante et à un prix abordable ». [SHUTTERSTOCK]

Les pays de l’UE approuvent la stratégie « De la ferme à la table » pour une agriculture plus durable, mais demandent que toute proposition législative élaborée dans ce contexte soit précédée d’études d’impact. Un article d’Euroefe.

Réunis lundi 19 octobre à Luxembourg, les ministres de l’agriculture de l’UE ont soutenu à l’unanimité certaines dispositions destinées à assurer la disponibilité de denrées alimentaires « en quantité suffisante et à un prix abordable », à contribuer à la neutralité climatique de l’UE d’ici à 2050 et à garantir « un revenu équitable et un appui solide aux producteurs ».

Mais les ministres ont clairement indiqué que des « études d’impact scientifiquement fondées » seraient nécessaires avant toute proposition législative dans le cadre de la stratégie « De la ferme à la table ». Autre exigence : la garantie de « conditions de concurrence équitables sur les marchés agroalimentaires ».

Les ministres plaident également pour que la « compatibilité avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce » soit assurée.

« La décision unanime qui a été prise constitue un signal crucial et un engagement clair en faveur d’un secteur agroalimentaire durable et économiquement viable », a déclaré la ministre allemande Julia Klöckner, dont le pays préside l’UE ce semestre, au terme de la première journée du Conseil.

Nouvelle PAC : "Surtout ne pas ressembler à l'ancienne"

L’agriculture, responsable de 29% des émissions de gaz à effet de serre en Europe : c’est ce qu’a reconnu la Commission européenne dans sa stratégie alimentaire « De la ferme à la fourchette ». Ce dispositif entre dans une phase cruciale avec la nouvelle PAC qui doit faire l’objet d’un vote au Parlement européen en fin de semaine.

Les ministres ont également décidé de continuer à promouvoir « une utilisation plus prudente et responsable des pesticides, des antibiotiques et des engrais ».

Stella Kyriakides, la commissaire européenne à la santé et à la sécurité alimentaire, a assuré que Bruxelles entendait effectuer des études d’impact avant de présenter toute proposition concrète, qui nécessiterait également l’approbation du Conseil (pays de l’UE) et du Parlement européen.

« Nous partageons la conviction qu’il faut évoluer vers des systèmes agricoles plus durables » qui assureront un « revenu plus juste », aux agriculteurs, a déclaré Luis Planas, le ministre espagnol de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation, lors de la réunion.

Au même titre que d’autres pays comme la France, l’Espagne a souligné la nécessité de « mettre en place des conditions de concurrence équitables » entre les producteurs européens et ceux des pays tiers.

La stratégie « De la ferme à la table » prévoit que d’ici à 2030, 25 % de la surface agricole totale de l’Union européenne soit consacrée à l’agriculture biologique, que l’utilisation d’engrais soit réduite d’« au moins 20 % » et que l’utilisation de produits phytopharmaceutiques soit réduite de 50 %.

Elle propose également de réduire de 50 % les ventes d’antibiotiques pour les animaux d’élevage et l’aquaculture d’ici à 2030.

Elle vise également à doter toutes les zones rurales d’un accès haut débit d’ici à 2025, afin de stimuler l’innovation numérique dans le secteur.

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