L’UE ouvre sa porte au pétrole sale du Canada

Extraction de sables bitumineux dans la région d'Alberta, au Canada. [Chris Kolaczan/Shutterstock]

Le pétrole issu des sables bitumineux est beaucoup plus polluant qu’un carburant conventionnel. Qu’importe, l’Union européenne a revu à la baisse sa classification. C’est tout bon pour le Canada. Un article de notre partenaire, Ouest-France.

Les sables bitumineux sont l’énergie fossile la plus nocive pour l’environnement. Le mélange, qui affleure à la surface, est cent fois plus visqueux et dense que du pétrole conventionnel. Pourtant, depuis décembre 2014, les sables bitumineux de l’Alberta, où se trouve le principal gisement canadien, ne sont plus classés comme particulièrement polluants par l’Union européenne…

La négociation sur le traité CETA de libre-échange entre l’Europe et le Canada est passée par là. Le pétrole sale a tout bonnement changé d’étiquette.

Le CETA, un traité commercial, mais pas environnemental

L’entrée en vigueur du traité de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne devrait renforcer l’effet de serre et dégrader la qualité de l’eau et du sol des deux signataires. Un article de notre partenaire le JDLE.

Tout débute en 2009. Les décideurs de l’Union européenne sont alors d’accord pour réduire de 6% (avant 2020) les émissions de gaz à effet de serre des transports. Logiquement, en 2011, pour limiter la consommation des sables bitumineux, la Commission leur attribue une valeur carbone cinq fois plus élevée que pour un pétrole conventionnel. La commission se base pour cela sur une étude de l’Université américaine de Stanford: l’exploitation des sables entraîne 23% d’émissions supplémentaires de CO2.

Les sables bitumineux sont en route vers l'Europe

Plus des deux tiers des raffineries européennes sont prêtes à extraire du pétrole des sables bitumineux, le carburant le plus catastrophique pour l’environnement. 

Bruxelles dément tout marchandage

« Nous avons (alors) vu la puissance des compagnies pétrolières se déchaîner », affirme Patrick Bonin, patron de Greenpeace Canada. L’ONG écrit au Premier ministre canadien, Stephen Harper (2006-2015), « afin qu’il fasse cesser ce lobbying à Bruxelles ».En vain. Le 17décembre 2014, c’est un pétrole canadien « blanchi » qui figure dans la nouvelle directive européenne. Le Parlement l’adopte: 337 votes pour, 325 contre.

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